Eh bien mon petit Jules, le recottage est un mot barbare pour une opération tellement simple! c’est un mot typiquement girondin, je crois, dans cette acception en tout cas. On parle, en bon français, de complantation. Il s’agit en fait de remplacer les pieds de vigne morts par de jeunes plants. La technique en est assez simple, dans l’absolu, mais si on creuse un peu, on se rend compte que, pour bien réussir son recottage, il ne faut pas faire n’importe quoi.

Tout d’abord, on repère les pieds morts. jusque là, pas de problème.

 

  Ce plant est bien mort…

  On arrache le marquant qui sert à diriger les pousses de la vigne (la vigne est une liane qu’il faut diriger et qui a besoin d’un support car elle n’a pas de      crampons comme la vigne vierge pour se tenir toute seule!)

  Le sol est assez frais, donc l’arrachage du piquet est facile…

  Puis j’arrache le pied… s’il veut bien!

  Il ne voulait pas… mais tu vois, il était bel et bien mort 🙂   🙁

  Maintenant, il faut faire le trou dans lequel on mettra le nouveau pied. Ce qu’il reste du pied mort viendra avec la terre et on pourra le mettre avec les   sarments, entre les rangs, pour qu’il se dégrade et fournisse de la matière organique au sol.

 Je fais les trous à la main… et oui, c’est comme ça… il existe de nombreux modèles de tarières qui s’attèlent derrière un tracteur, mais un tracteur pollue et dans le cas de la parcelle qui nous occupe, la plantation est récente et le sol pas trop compacté. Une fourche bêche est l’outil idéal selon moi car il fait un trou assez large dont les parois ne sont pas lissées. Je fais un trou d’un profondeur d’un peu plus d’un fer de bêche.

  Puis je remets le marquant (piquet).

  Et j’ajoute au fond du trou une poignée d’amendement organique à base de corne. Cet amendement, en se décomposant lentement, fournira progressivement des éléments nutritifs aux jeunes racines du nouveau plant, et lui permettront de s’installer solidement.

Voilà! Le nouveau logement du petit plant est prêt!

Le voici, le nouveau locataire! 🙂

Un petit passage chez le coiffeur avant d’emménager…

Je le place bien contre le marquant, de façon à ce que les jeunes pousses puissent y être attachées lorsqu’elles seront suffisamment longues!

Je remets la terre autour du plant, jusqu’au niveau de la cire qui maintien le greffon sur le porte -greffe…

Je tasse bien la terre autour du plant. De cette façon, l’humidité est bien maintenue autour des racines, et les radicelles qui pousseront ne se dessècheront pas.

Je remets un manchon en plastique souple autour du plant et du piquet (je sais, ce n’est pas très joli!). Il protègera le jeune plant lors du désherbage mécanique. Il maintient aussi une atmosphère un peu plus chaude, une sorte d’effet de serre, autour du plant. Cela lui permettra de pousser un peu plus facilement et un peu plus vite.

Et voilà mon petit Jules! Tu vois, ce n’est pas compliqué! Ce mot barbare n’avait d’effrayante que l’apparence!  🙂

La prochaine fois que tu as une question, n’hésite pas!